Chapitre 1, Retour en ville

Cela faisait deux ans qu’il n’avait plus arpenté les rues de la ville, mais, que peut faire un ex-taulard avec à peine 25$ en poche dans une cité régie par l’argent ? Cela ne l’inquiétait pas outre mesure, la sale besogne ne manquait pas dans le centre et elle lui avait toujours permis de subsister.La seule interrogation qui lui venait à l’esprit était de savoir « Qui ?» avait bien pu payer sa caution et surtout « Pourquoi ?».Aucun de ses anciens associés n’auraient eu ni l’envie ni les moyens de le faire.
Il avait bien rendu quelques services à des pontes du coin, mais pas de quoi se rendre indispensable…
 De toute façon, le généreux donateur ne tarderait pas à se faire connaître. On n’investit pas 50000$ sur quelqu’un sans le lui faire savoir…
La morosité et la grisaille ambiante n’avaient pas beaucoup changé depuis son départ. Seules les lumières vives des casinos et des boites de strip différaient de la cour de la prison fédérale.
Alors qu’il quittait le quartier rital, son regard s’attarda sur deux hommes qui venaient de passer à tabac un pauvre mec dans une ruelle sordide.
L’un d’eux se tenait adossé à un mur, il portait un costume noir, qui semblait tout droit sorti des Incorruptibles, et un chapeau du même acabit dissimulant, à peine, une oreille coupée.
Un détail plutôt atypique, qui permit de mettre un nom sur ce sombre personnage :
Gino la sourdine, le créancier des casinos « Money-Dream »…

Mickey : Eh Gino, regarde qui voilà !

Gino : Alors Shepard ! Finit d’mener la grande vie du milieu carcéral ?

Shepard : Ouais, les domestiques faisaient trop de zèle. Et toi toujours à jouer les petites frappes ? Ton patron s’entoure vraiment d’incapable !

Gino : Très drôle Shepard ! Tu sais que le boss des Chinois offre toujours 20000$ pour ta tête, péter les jambes de son fils, c’était pas ta meilleure idée !
Je suis très content de t’avoir croisé le premier, j’me suis jamais fait tant de fric aussi vite…

Les deux hommes sortirent un cran d’arrêt et se déplacèrent en direction de Shepard. Mickey se glissa rapidement dans son dos tandis que Gino lui faisait face.

Shepard : Gino, tu es toujours aussi minable ! Je n’arriverai décidément jamais à avoir peur d’un mec comme toi !

Gino : Vas-y Mickey saigne-le !

Shepard sentit son agresseur fondre sur lui.
Un coup de coude puissant mit instantanément fin à l’assaut ! Son adversaire tomba sans même pousser un cri.
C’était son premier contact humain depuis sa sortie et il ne le trouva guère différent de ceux qu’il avait pu avoir dans la cour de la prison, cette pensée lui fit esquisser un petit sourire.
Shepard : Tu vois Gino, quand on passe deux ans avec pour compagnon de cellule, un ancien béret vert, on apprend tout un tas de choses ! Et si, en plus, tu as la chance d’être en bons termes avec un chimiste apprenti dealer, ça t’ouvre de nouveaux horizons.
En prison, ce qui fait fureur, en ce moment, c’est un mélange ultra dopant dérivé de la morphine. Ca décuple les réflexes et permet de mieux supporter les coups de Flash Gun des matons, ils appellent ça le « Sang du Diable »…

Gino : Ecoute ! On peut discuter ! On s’est jamais vu j’sais même pas que t’es sorti !

Shepard : Oh si tu m’as vu ! Et c’est sûrement la dernière chose que tu verras …

Shepard bondit sur Gino, lui cramponna la main qui tenait le couteau et l’obligea à se charcuter les genoux…
Gino était maintenant à terre, désarmé et proférait un tas d’insultes en italien. Shepard en profita pour lui faire les poches ainsi que celles de feu Mickey.
500$, une carte de fidélité d’un bar de danseuses, une boîte d’allumettes et deux crans d’arrêt. Maigre butin, mais toujours plus appréciable que les 25$ de bon de sortie de la prison.
Il se saisit de la bouteille d’alcool que tenait encore leur dernière victime, la brisa au niveau du goulot et déversa son contenu sur Gino. Il craqua une allumette et lui dit :
« Tu vois Gino… Ce sont des pourritures comme toi qui m’ont balancé. Donc, maintenant, je vais te regarder ramper jusqu’en enfer et quand tu seras là-bas, dis bien à tous tes confrères que c’est Shepard qui t’envoie. »Shepard lâcha l’allumette. Gino se mit à hurler de douleur.
Devant le brasier qui venait d’apparaître, il n’eut qu’une seule pensée :

«De la Tequila ! A l’odeur je pense que c’était de la Tequila ! J’aurais dû en boire un peu… »

Gino n’était plus qu’un tas de cendres, il allait quitter les lieux lorsqu’il entendit comme un applaudissement sourd. Il tourna la tête et aperçut un homme tout de blanc vêtu, le visage blême tel un cadavre…

L’inconnu : Je n’ai jamais vu un prêcheur aussi violent… Tu commences très fort ta nouvelle carrière…

Scénario : GalHolocauste
CoAuteurs : Darkel & Niiut

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